Espace Rivoire | Visite Virtuelle Google | Images panoramiques

Ce n’est pas toujours que je m’assois pour écrire un article, oui dommage, ça serait bien que je commence un jour.
Et voilà j’ai une vraie motivation. Tout a commencé par une appel de Monsieur Eric Dubreuil en août 2015. Il m’a contacté pour effectuer une visite virtuelle Google Street View du centre d’hébergement « Espace Rivoire ». Il s’agit d’un centre de ressourcement, situé en pleine nature à 90 kilomètres de Lyon. Ça peut paraître un peu loin de la civilisation, mais c’est un facteur qui rendr cet endroit magique.

Le 15 août à 11heures j’étais devant la porte d’Espace Rivoire, pour faire connaissance avec M. Dubreuil. Quand je suis arrivé à cet endroit, charmé, je n’ai pas pu résister à prendre quelques clichés. Et comme chaque fois que je photographie, j’ai perdu la sensation du temps. Le lieu était étrange: un tipi, une forêt autour, des yourtes et une toile de berbère. J’ai compris que la personne qui a pris une décision de mettre tous les infrastructures en place aime son métier, et aime prendre soin de ses invités, et je n’avais pas tord. L’attention et la relation humaine sont primordiales dans cet établissement.

Le projet proposé par Éric était très intéressant pour moi. Tout d’abord il fallait effectuer des prises panoramiques 360 pour la visite virtuelle Google Street View, couvrant presque la totalité de l’établissement de 800m2. Puis des photographies panoramiques plus classiques de l’Espace Rivoire, l’intérieur et les paysages alentours. Ce sont des images en large point de vue composées de plusieurs photos.

Dans la photographie, il est très important de comprendre et de pouvoir imaginer ce que le client souhaite avoir comme une image finale. Chacun de nous a sa propre vision des choses et quand on parle de la photographie ça devient un défi de pouvoir retranscrire ce que le client imagine et même plus, de pouvoir créer une image qui va le surprendre. Croyez moi, ce n’est pas toujours facile, mais c’est une des meilleures sensations de rendre les clients heureux.

Le matériel utilisé a été le suivant: un appareil photo Nikon D600, 3 objectifs de Nikon 16mm 2.8 fisheye, 50mm 1.4 et un zoom 24-85mm 3.5-4.5, un trépied manfrotto avec la tête panoramique Nodal Ninja M1, un flash manuel avec ses accessoires, 6 cartes mémoires, 3 batterie, une batterie externe, et d’autres petits accessoires, en tout 8 kg à peu près.
Le D600 dispose de 2 emplacements pour les cartes mémoire, ce qui permet l’enregistrement des photos sur les deux en même temps pour plus de sécurité. Il ne faut pas oublier la poussière sur le capteur, dû au changement de l’objectif fréquent. La poussière n’est pas un grand problème en général, car il est possible de la traiter en poste production mais il est préférable le faire nettoyer le capteur.

Quand il s’agit d’une visite virtuelle Google Street View le photographe a le choix du mode de travail. La grande majorité des photographes travaillent avec un objectif fisheye circulaire 8mm est conseillé par Google. Cela donne un résultat qui va convenir à la plupart des photographes.
Cette technique a ses avantages et ses inconvénients. L’avantage principal est l’énorme gaine de temps, car la procédure est simple, il suffit de prendre 12 clichés, les envoyer à Google pour le post-traitement. Le processus prend de 15 minutes à 1 heure. Mais attention, le photographe n’a pas la possibilité de traiter l’image lui même. Tous se fait automatiquement par Google qui est finalement un logiciel d’assemblent des photosphères, et que le résultat final est imprévisible. Les couleurs, le balance de blanc, les hauts et bas lumière de chaque image, vont être traité en mode automatique par Google, et comme conséquence souvent il y a un fort décalage entre différentes parties de l’image. En plus, vous allez toujours avoir la présence du trépied, et si vous êtes chanceux: un trou flouté à la place du trépied.

A mon avis le traitement automatisé par Google reste médiocre, et ce n’est pas une solution pour avoir une image parfaite. Pour effectuer les prises panoramiques 360 j’utilise Nikon 16mm 2.8 qui fait un travail impeccable de traitement d’image même en faible luminosité. Pour une photosphère de 360 degrés j’effectue 14 photos: 12 pour faire un tour horizontal et 2 prises de vue au tour de nadir (nadir c’est le bas de l’image ou on place le trépied). Ces deux dernières clichés vont me servir pour récupérer le sol, complet comme il doit être.
Voici deux exemples sur les mêmes lieux: vous pouvez voir la différence entre le traitement automatique effectué par Google, précédemment shooté par un autre photographe agréé en 2012 (celle de gauche) et traitement effectué manuellement par moi même (celle de droite).

Le sol du restaurant

L’intérieur de la chambre Hêtre

La procédure de post-traitement est la suivante: après la sauvegarde des fichiers bruts sur 2 disques durs externes, je trie les images dans les dossiers par photosphères. Pour le projet d’Espace Rivoire il a fallu photographier 91 photosphères 360 pour couvrir la totalité de l’établissement donc près de 1300 photos prises. Une fois que le tri est fait: c’est le moment de faire passer toutes les images par Adobe Lightroom pour la correction des couleurs, la balances de blancs, le niveau de la luminosité, le contraste, la gestion de netteté, etc. Ensuite, c’est l’importation de 14 photos de chaque photosphères 360 dans le logiciel d’assemblage . Il en existent plusieurs sur le marché, Autopano, PTGui, Heguin entre autres. Pour différentes raisons je préfère Autopano et PTGui, le premièr traite parfaitement les couleurs de l’image finale et l’autre assure un assemblement majoritairement sans erreur. C’est connu qu’il n’existe pas d’appareil photo parfait et bien c’est pareil pour les logiciels d’assemblage . Autopano est assez simple d’utilisation, donc pourrait très bien correspondre à une personne qui débute dans la photographie panoramique, en même temps PTGUI peut être nettement plus performant quand on est habitué à travailler avec.

Il faut compter de 30 minutes jusqu’à une heure et demi de post-traitement pour avoir une photosphère de 360 degrés parfaite. Cela va dépendre du décalage de la luminosité, du sol qui n’est pas plat, des objets dans le qui auraient pu bouger entre deux clichés etc …
En travaillant pendant 4-5 heures par jour le traitement de 91 photosphères 360 a pris un mois.

Dû à la complexité de l’établissement qui dispose un tipi, 4 yourtes, des chambres classiques, 4 salles dédiées aux différentes activités y compris des séminaires, on a pris la décision de transformer la visite virtuelle Google Street View classique en une visite virtuelle personnalisée.

La visite virtuelle n’était que la première partie du projet.
La réalisation des photos panoramiques classique était la deuxième. Celle-ci est plus complexe car il faut prendre des dizaines, centaines de photos pour ensuite les assembler dans une seule image. La résolution finale peut atteindre quelques gigapixels. Ce sont des fichiers extrêmement lourds à travailler. L’ordinateur doit être bien équipé, pour pouvoir gérer un fichier de 20 giga et surtout il faut être patient, puisqu’un assemblage peut durer de 1 heure jusqu’à 10 heures, voir plus.
Pour un parfait assemblage il vaut mieux utiliser une tête panoramique, et si on utilise une optique assez lourde (par exemple un zoom 70-200mm) la tête panoramique doit être proportionnellement robuste pour supporter la charge.
Le choix d’optique dépend du résultat qu’on souhaite avoir, plus l’optique à une grande angle de vue, plus le résultat final aura des distorsions remarquables.
Voici deux exemples de panoramiques: d’une part 《La Mare》 de 22 photos effectuée avec un objectif de 24 mm dont la résolution finale est de 13561 x 8152 pixels (110 mégapixels) et d’autre part 《La terrasse avec le feu》 de 63 photos prises avec 55 mm, dont la résolution finale est de 30000 x 10173 pixels près de 300 mégapixels.
Pour une image sans distorsions remarquables il faut passer sur une optique appelé téléobjectif.
Voici un exemple avec un 85 mm. La résolution final est 48776 x 13785 soit 640 mégapixels.
Les distorsions sont moins remarquables, mais attention pour avoir une image avec l’angle de vue d’environ 180 dégrées il a fallu prendre 223 photos car l’angle de vue pour un objectif de 85 mm est de 28 degrés, alors que pour un objectif de 24 mm est de 84 dégrées.

« La vue panoramique » 206 photos avec un 85 mm 47666 x 14226 pixels près de 650 mégapixels

Ces images panoramiques ont servi à BOOMERANG EFFECT pour la création de deux vidéos de présentation d’Espace Rivoire. La première pour la présentation générale, et la deuxième dédiée aux organisations des séminaires.


La dernière partie du projet était la réalisation de photographie des espaces intérieurs.

La photographie panoramique donne une possibilité d’obtenir une perspective unique sur l’objet à photographier. En même temps, sa haute résolution facilite l’impression en très large format: campagnes de publicité, impression offset, affiches etc …